Préparation
S'informer
Il est préférable de planifier l'ascension du Mont Blanc plusieurs mois auparavant, voire une à deux années avant de se lancer dans cette aventure.
De très nombreux sites sur internet donnent des informations et des conseils. On peut aussi y trouver des tests de matériel afin de choisir ses chaussures ou autre équipement en toute connaissance. Car l'équipement est onéreux et, une fois sur place, il serait dommage de se rendre compte que l'on a fait le mauvais choix. Il faut donc prendre le temps de réfléchir, s'informer, comparer, essayer différentes paires de chaussures, faire des promenades en hiver par des froids polaires et si possible avec du vent fort pour ressentir le même type de froid que l'on peut rencontrer en été à plus de 4000 m. Cela permet d'ajuster le choix des vêtements à emporter le jour J et trouver le bon compromis entre la chaleur apportée par le vêtement, son poids et son prix.
Il est primordial aussi de s'informer sur les risques afin d'y être préparé. Sur certaines voies, l'ascension du Mont Blanc est côtée PD, peu difficile, mais elle est dangereuse. Une quinzaine de personnes y trouvent la mort chaque été. Certes, il faut relativiser : environ 400 personnes tentent son ascension chaque jour en juillet et août et la très grande majorité des accidents mortels concernent des personnes seules, non encordées et d'origine étrangère, donc peut-être trop peu francophones pour être atteintes par les conseils de prévention.
Chaque jour, en fonction des conditions climatiques, il y a entre 40 et 100 % d'échec dans l'ascension du Mont Blanc. Etre accompagné d'un guide et/ou être bien préparé augmente considérablement les chances de réussite et diminue les risques. Un guide connait la montagne, peut repérer des signes qui indiquent que la météo change et que le mauvais temps arrive, même s'il n'était pas prévu. Un guide peut se repérer quand la visibilité n'est pas bonne, ce qui évitera de s'égarer et donc de se mettre en danger. Un guide, enfin, conseille, rassure, encourage. Mais ses services sont très onéreux : 700 euros pour une montée sur deux jours à 1400 euros pour un stage de quelques jours avant l'ascension.
Attention, les réservations sont obligatoires dans les refuges du Mont Blanc et ce, plusieurs semaines à l'avance. Il est possible d'annuler jusqu'à quelques jours avant. Il faut donc, là encore, se renseigner sur les refuges et les modalités de réservation. Cela permet en outre de découvrir, avec stupeur, que dans ces refuges, il n'y a pas l'eau courante, ce qui veut dire que l'on prend conscience brutalement du fait qu'il faudra porter toute l'eau de boisson nécessaire pour deux à quatre jours et qu'il ne sera pas possible de se doucher (d'où l'intérêt d'investir dans la laine mérinos qui empêche les odeurs de transpiration). Les refuges vendent de l'eau en bouteille, mais très cher.
Informations auprès de l'office de Haute Montagne de Chamonix : 04 50 53 22 08.
La Compagnie des Guides de Chamonix : 04 50 53 00 88 ou www.chamonix-guides.com
La Compagnie des Guides de Saint Gervais : 04 50 47 76 55 ou www.guides-mont-blanc.com
Pour les prévisions météo dans la vallée de Chamonix, ces trois sites sont plutôt fiables, mais il est préférable d'en consulter plusieurs, car ils ne sont pas toujours bien d'accord entre eux :
http://chamonix-meteo.com/chamonix-mont-blanc/meteo/prevision/matin/previ_meteo_5_jours.php
http://www.meteocentrale.ch/fr/europe/france/temps-chamonix-mont-blanc/details/N-2034335/
http://www.chamonix.com/meteo,11,fr.html
Se préparer physiquement
Avant de se lancer dans une telle aventure, il faut déjà être un peu sportif, pratiquer plus ou moins régulièrement la randonnée et être capable d'un effort soutenu et prolongé, par exemple pour faire une randonnée de 8 heures avec des dénivellations importantes (plus de 1500 m au moins).
Sur mon site de randonnées, il y a plein d'idées d'itinéraires, classés du plus facile au plus difficile (1800 m de dénivelé, justement sur le "chemin" du Mont Blanc : le refuge de Tête Rousse, à 3167 m d'altitude) : http://randos74.e-monsite.com/
Cette condition de base ne sera pas suffisante. Au minimum, entre le refuge du Goûter, le sommet du Mont Blanc et le retour au refuge du Goûter, il faut compter 8 à 10 heures de marche et 1000 m de dénivelé, dans la neige ou sur la glace, avec les crampons aux pieds, après des nuits courtes et peu réparatrices et, éventuellement, des conditions météo épuisantes (vent, froid, brouillard). De plus, à cette altitude, une personne même sportive ne peut fournir que 70 % de ce qui lui serait possible au niveau de la mer, à cause du manque d'oxygène.
Il est donc plus que conseillé de développer ses capacités physiques plusieurs mois à l'avance :
* Randonnées, marche en raquettes, ski de randonnée...
* Jogging : si possible une heure de suite et avec quelques pentes.
* Vélo : en pente, sinon ça ne sert à rien.
* Natation...
Cet entraînement doit être régulier, au moins une à deux fois par semaine, sur un temps assez long (pas moins d'une demi-heure à chaque fois). Il est possible de trouver des vélos d'appartement d'occasion, dès 30 ou 40 euros, sur Le Bon Coin.
Pour se motiver et suivre sa progression, on peut tenir à jour un tableau des entraînements avec le type de sport pratiqué, le temps, la dénivellation...
Se préparer physiquement inclus l'acclimatation à la haute altitude, afin d'éviter de souffrir du MAM, le "mal aigu des montagnes" : mal de tête, nausées, vomissements, vertiges, fatigue intense et, dans les cas graves, oedèmes pulmonaire ou cérébral pouvant entraîner la mort. Voir le chapitre suivant : http://objectifmontblanc.e-monsite.com/pages/le-mam-mal-aigu-des-montagnes.html
Apprendre les techniques de l'alpinisme
Faire de l'alpinisme nécessite quelques bases qui ne peuvent pas "s'inventer". Ne serait-ce que faire des noeuds quand on ne sait pas les faire, cela n'a rien d'évident. Même après avoir reçu un enseignement, il faut s'entraîner pour ne pas être pris au dépourvu le jour où l'on aura besoin de les faire rapidement. Les personnes qui ont pratiqué l'escalade ou le nautisme ont déjà les bases, car il s'agit essentiellement des mêmes noeuds.
Il faut aussi savoir fixer les crampons, marcher sur la glace avec ce poids supplémentaire aux pieds (environ 1 kg la paire), tenir et utiliser un piolet et, éventuellement, sortir d'une crevasse ou gravir une rimaye (un mur de glace ou, plutôt, une crevasse plus ou moins verticale).
Plusieurs solutions s'offrent à nous :
* Prendre des cours quelques mois auparavant avec un guide ou un organisme qui propose des cours d'alpinisme (école de glace) sur une ou plusieurs journées. On trouve ces prestations pour 80 à 300 euros sur un à deux jours.
* S'inscrire dans un club tel que le CAF, le Club Alpin Français.
* Choisir la formule stage pour l'ascension au Mont Blanc avec un guide : après deux à cinq jours de découverte des techniques et quelques courses en haute montagne pour s'entraîner et s'acclimater à l'altitude, le stage se termine par l'ascension du Mont Blanc. Compter environ 1400 euros par personne.
Se procurer le matériel
L'alpinisme requiert un matériel technique spécifique et des vêtements chauds. Contrairement à ce qu'il est possible de faire en randonnée, on ne pratique par l'alpinisme, même facile, en chaussures souples, short et tee-shirt.
Le matériel devra être récent, de bonne qualité et léger. Pour chaque équipement, les différences de poids peuvent être importantes. Un piolet peut peser à peine plus de 300 g ou presque 500 g. Or, le poids a vraiment son importance sur une course aussi longue. En cherchant bien (et en y mettant le prix, malheureusement), il est possible "d'économiser" 100 g sur les crampons, 150 g sur le piolet, 500 g sur le sac à dos, 100 g sur le baudrier, 100 g sur le casque...ce qui fait déjà presque un kilo. La plupart du temps, c'est le matériel de grande marque qui est le plus léger, tout en étant sûr et de qualité.
Le matériel nécessaire est détaillé dans la rubrique "Equipement" : http://objectifmontblanc.e-monsite.com/pages/equipement-1.html
Les magasins de sport louent parfois ce matériel à la journée.